Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, combien que le consul de ceste ville vous aye faict entendre l’estat d’icelle, je n’ay vollu
2pour cella fallyr à respondre à la votre du XIXe quant au reiglement que jay mis pour la guarde,
3de laquelle ceus de la nouvelle religion ont tousjours estées entièrement exems. Comme ilz ont estées à la
4messe, ilz m’ont requerit de m’asseurer et fier d’eus et les volloyr emplyer pour faire la ditte guarde, ce que
5j’ay faict, pour remarquer ceus qui sont armées, quar ainsy qu’ilz ont veu que je n’avoys point de meffiance
6d’eus, ilz ont toutz reprins et retrouvés leurs armes, lesquelles je ne peus jamais trouver, quelle recherche que
7j’en fisse, faisant toutz d’une voys serment qu’ilz n’avoyent aulcunes armees. Veu qu’ilz commancent à
8lever le nez et que je cognoys ceus qui sont armées, je me deslibère de les desarmer en inventerisant
9le tout, en leurs en rendent bon conte. Comme ilz auront la vollonté meilleure pour le service du roy
10qu’ilz n’ont faict paroistre jusques asteure, il me semble bon de les contraindre de fournyr en leurs
11tour d’un bon souldat catoulyque pour faire laditte guarde, et ne ce fier guières d’eus, encoure
12qu’ilz disent s’estre catoulizées. La vérité est que jusques asteure, les catouliques ont faict la guarde
13ceulz, sans ayde. Ilz commancent à s’en ennuyer, pour ce que ceus de la nouvelle religion n’ont jamays rien fourny
14ny contribué pour ce dit efect. Si vous le trouvés bon qu’ilz soyt contrainctz en leur tour de donner sis
15soulz à ung catoulique féable qu’on y metra en leur place, je metrays peyne qu’il ne s’i commetroit
16aulcun abus. Il vous plairra m’en escrire vostre vollonté, laquelle je n’exederay nullement. Quant à
17ce qu’il vous a pleu m’escrire du XVIIe, que désireryés estre adverty de la dilligence de la justice pour
18la mort de feu messire Bertrant, je ne say, monsieur, si pour ce dit regard quelqu'un en auroit faict
19quelque sinistre rappourt, bien vous asseure-je, monsieur, qu’il estoit entre neuf et dis heures du soyr
20quant il fut tué hors la ville, comme soudaynement je vous tins adverty. Monsieur d’Exéa m’a dit qu’il en
21a envoyé les imfourmations à messieurs de la court, combien qu’il n’a rien peu adverer du dit
22[v°] meurtre. Je vous envoye la responce de la dernière lettre qu’avés escrit à monsieur de Mombrum. Quant
23au despourtement de la noblesse huguenotte de ces quartyers, ilz ce contiennent, pour encoures, ilz désirent
24bien ung bon succès en Flandres pour le prince d’Ourange, espérant qu’il leur sera favorable. Je ne say
25si vous avés rien seu des nouvelles que nous tenons icy pour toutes certaynes, comme les catouliques
26ont estées massacrés en une petite ville qu’est auprès de Nismes, laquelle ce nomme
27Lunel. Il est allé de Vivaretz, pour secouryr les ditz catouliques, plus de cinq ou sis centz arquebusiers.
28Comme il ce présenteroit quelque chose de nouveau en ces quartyers, je ne fauldros encoure plus toust de
29vous en advertyr. Que sera l’endroit où je salueray voz bonnes graces par mes très
30humbles recommandations, priant Nostre Seigneur vous donner,
31Monsieur, en très bonne santé, longue et hereuse vye. Au Monteilhimart, ce XXVI septembre.
32Vostre très humble filz et affectioné serviteur.
33Hourche
34Comme les catoulizés de ceste ville faisoyent ladite guarde, ce que je leurs avoys accordé pour les considérations sus
35dittes, me donnoys guarde d’eus de si près qu’ilz ne m’eussent seu faire faus bon, veu la sujection que je
36randoys pour ce dit regart
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